Le soir je m’imagine Rejoindre en plein vol La cohorte surnaturelle D’immenses oiseaux de paradis Voguant à l’unisson Sous des voûtes d’eaux placides Qui ondoient lentement Dans le tumulte de la nuit
Seul avec mes souvenirs si chers L’âme enfin vibrante et libérée Bien loin De la surface de la Terre
Je fais parfois ce rêve Étrange où je m’allie Au cortège impassible Que l’on voit fuir sous des drapés De vagues translucides Laissant s’échapper Les pâles lueurs du jour Et au soir tombant celles Lointaines d’astres exilés
Un instant j’ai délaissé Ce corps appesanti Depuis toujours me portant peine Pour les vestiges D’un Ailleurs évanescent Et pour mes rêves éveillés