Cette bouche se détache d'un corps creux
Qui ne lui appartient plus lassée des va-et-vient incessants
Qui la remplissaient d'une tristesse folle
D'une satisfaction feinte
Soulagée, délestée des silhouettes nues qui valsaient au dessus d'elle
L'ignorance est un étendard bien fier
Un cache misère
Qu'elle rejette fébrilement
Sotte, sans devenir
Une farde de faux cils
À la main
Elle se livre au milieu d'une guerre
Baisée de toutes parts
Douchée par des torrents de foutaises
À défaut de s'avouer blessée et battue sur tous les fronts
Elle tente péniblement de se hisser au premier rang
Et se rend seule spectatrice de ses propres parades mortuaires
Cette bouche débite des insanités
Cette bouche malsaine doit savoir se contenter
Cette bouche avale sans jamais ne rien retenir
Cette bouche obscène doit savoir se contenir
Elle baisait les yeux du dernier venu
Elle baisait repue par de longs murmures qui sonnent creux
Dans une oreille qui capitule et finit
Par ne plus croire qu'en ce qui la clamait loin d'ici